Mamadou Diop : « Toutes les actions politiques ont été financées par ces fonds »

Me Mamadou Diop, avocat, ancien maire de Dakar et actuel membre du Conseil économique social et environnemental (Cese) a comparu en tant que témoin dans le procès Khalifa Sall et Cie. Tout comme le maire de Dakar, il a soutenu que la caisse d’avance a servi pour des fonds politiques.

« J’ai été acteur politique pendant plus de 45 ans. Toutes les actions politiques ont été financées par ces fonds. À l’époque, un arrêté du ministre que je contresignais valait mandat pour le percepteur qui payait. Depuis 1964, ces fonds existent. On l’affectait au cabinet du maire. Et c’est différent des deniers publics. Les fonds ont existé avant l’évènement de la réglementation des fonds publics », a-t-il indiqué au cours de son audition, ce vendredi 9 février.

L’ancien maire de Dakar, convoqué à titre de témoin a finalement été entendu comme renseignement. Et pour cause : des liens de parenté existent entre Khalifa Sall et lui. « C’est moi qui l’ai élevé il avait 17 ans. C’était mon adjoint. Il a épousé ma fille. On a donc des liens de parenté », souligne-t-il. Et précise  même qu’il a été son professeur en 1971.

« Cette procédure, d’ordre politique, a toujours était utilisée. Et les caisses d’avance existent en dehors du maire qui n’en voit même pas la couleur. Les fonds politiques demeurent aujourd’hui », souligne Mamadou Diop.

« J’ai géré les fonds politiques du président Senghor. Toute ma vie, je l’ai consacré à l’État. J’ai consacré 60 ans à ce pays. J’ai 82 ans. Docteur en droit, ancien gendarme, ancien secrétaire général de la présidence », énumère-t-il. Suffisant pour prouver que « ces fonds sont destinés à ne pas laisser de trace. Ce que j’ai donné au président Senghor, je ne m’en souviens pas. C’est des fonds politiques », avoue-t-il à la barre.

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