Les terribles confessions de Balotelli sur le racisme durant son enfance

Ce lundi soir, Mario Balotelli faisait son grand retour en sélection d’Italie. Une première depuis novembre 2014. Pour l’occasion, l’attaquant et ses coéquipiers se rendaient au Kybunpark de Saint-Gall en Suisse, pour affronter l’Arabie Saoudite. Les Italiens se sont imposés 2-1, Super Mario a marqué un superbe but, mais certains se sont rendus compte d’une chose inadmissible dans le stade.

Nommé vice-capitaine de la Squadra Azzura, Mario Balotelli a posté une photo dans sa story Instagram. Sur cette dernière, on y voit une banderole avec la phrase suivante : « Mio capitano e’di sangue italiano ! » que l’on traduit par : « Mon capitaine a le sang italien ! » L’ancien joueur de Manchester City a répondu : « On est en 2018 les gars ! Ça suffit ! Réveillez-vous, s’il vous plaît ! » Une provocation raciste devenue courante dans la vie du joueur, qui subit cela depuis l’enfance.

MARIO, L’ENFANT ABANDONNÉ

Le racisme est un réel problème en Italie. Et Mario Balotelli est l’une des personnes qui ne vous dira jamais le contraire. Lui qui se demandait sur Instagram après un match en Corse si « le racisme est légal en France, ou juste à Bastia », a toujours vécu dans la haine. Dans « Demoni », un livre traitant de ce problème de société, le footballeur s’est livré et a raconté de nombreuses anecdotes qui l’ont marqué.

Mario Barwuah voit le jour à Palerme le 12 août 1990, de parents originaires du Ghana. Suite à une malformation abdominale, l’enfant doit rester à l’hôpital où il est confié aux autorités. À deux ans, c’est la famille Balotelli qui le prend en charge. Et c’est là que le calvaire commence pour le garçon. Le jeune homme souffre de nombreux problèmes dont celui de ne pas connaître son pays et ses parents d’origine. Son institutrice a même reconnu que l’enfant « avait un problème d’identité évident. »C’est d’ailleurs durant sa scolarité que les problèmes de racisme commencent. Il témoigne : « J’aurais eu moins de problèmes si j’étais blanc. À l’école à chaque fois que le goûter de quelqu’un disparaissait, on m’accusait sans même enquêter. »

Mais les discriminations se poursuivaient également dans les rues pour le gamin qui a grandi dans la banlieue de Brescia, au nord de l’Italie. « Une fois j’avais fait mes devoirs, donc ma mère m’a laissé sortir pour jouer au foot. Je demande aux autres pour jouer et ils me répondent ‘Non pas toi Mario’, j’insistais d’un ‘j’ai fait mes devoirs’, mais la réponse ne changeait pas : ‘Non tu es noir Mario.’ Après ça, je n’ai pas arrêté de pleurer », ajoute l’attaquant de 27 ans.

BALOTELLI, LE JOUEUR BAFOUÉ

Aujourd’hui, tout le monde sait que Mario Balotelli est le joueur qui dénonce le plus les actes racistes dans les stades où il passe. Très sensible à ce sujet, il n’hésite pas à répondre et à parler quand ça ne lui plaît pas. Il a raconté plusieurs histoires lui étant arrivées sur le terrain : « Pendant un stage à Rome avec les U21, je discutais quand 2 personnes sur une moto ont commencé à crier ‘Négro ! Négro de merde !’ Ils se sont rapproché et m’ont lancé une peau de banane. D’ailleurs ils se sont trompés de cible et ont touché la serveuse du bar. »

Mais il a également subi des insultes pendant des matchs : « Lors d’un Juventus-Inter on m’a tout fait ‘Négro’, ‘singe’, ‘retournes en Afrique !’ Les cris de singes… Le président Moratti était tellement énervé qu’il voulait désinscrire l’équipe du championnat. » Ce fût également le cas à Bastia le 21 janvier 2017 : « Est-ce normal que les supporters de Bastia fassent des bruits de singes et des ‘uh uh’ pendant tout le match, et que personne des ‘commissions de discipline’ ne dise rien ? » Des propos qu’il tenait dans un post Instagram après le déplacement de l’OGC Nice à Furiani.

LE RACISME PRÉSENT À TOUT JAMAIS DANS LE FOOT ?

Malgré les différentes tentatives du joueur pour faire bouger les choses, on constate qu’il ne se passe jamais rien. Le racisme est présent depuis la nuit des temps dans le sport, et surtout dans le football. Même si la FIFA ou l’UEFA ont lancé des campagnes telles que « NO TO RACISM », les problèmes subsistent à l’intérieur et à l’extérieur des terrains de football. On se souvient par exemple de Dani Alves qui recevait une banane sur un corner ou de Mesut Özil qui ramassait du pain jeté par des supporters de l’Atlético Madrid.

Si les institutions se montrent rassurantes, les choses doivent changer rapidement. Et Mario Balotelli reste lucide sur cette situation délicate : « Je ne suis pas sûr que le comportement des gens se soit amélioré. Le Moyen-Âge est fini, il est temps que tout le monde s’en rende compte. Pour que cela change, il faut apprendre à nos fils que l’on est tous égaux. Ça devrait être évident, mais ce n’est pas le cas. » Une belle leçon donnée par Super Mario, ce joueur qui rêvait simplement de jouer au football.

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