Législatives 2017: pourquoi le régime en place voulait coute que coute gagner Dakar…

Déterminé à ne pas donner l’image d’un pouvoir qui garde en taule le chef de l’opposition, le régime de Macky Sall se devait de tout faire pour que Mankoo Taxawu Senegaal perde Dakar. Sans quoi sa tête de liste allait être de facto dans son costume de chef de l’opposition taillé par la constitution de 2016.

Au coude-à-coude avec la coalition Mankoo Taxawu Senegaal dans les estimations, le pouvoir a maneouvré jusqu’au bout pour que le maire de la capitale perde cette circonscription électorale à l’occasion des Législatives du dimanche dernier.

En effet, suite à la sortie des partisans de Khalifa Sall qui ont tenu une conférence de presse, tard dans la soirée, avant-hier, pour revendiquer leur victoire à Dakar, chiffres à l’appui, la commission de crise de Benno Bokk Yakaar, s’est réuni hier au château toute la journée pour définir sa stratégie de riposte.

Si rien a encore filtré de ce conclave, force est de reconnaître qu’il a permis au pouvoir de reconnaître l’étendue des dégâts à Dakar, où il est hors de question de perdre. Ainsi rien n’a été de trop pour casser le détenu le plus célèbre de Rebeuss, un paillasson sur lequel il est bon de s’essuyer les pieds.

C’est donc un vrai théâtre d’ombre qui s’est joué dans le camp du pouvoir pour mettre définitivement hors de course Khalifa Sall. Et ne pas donner une mauvaise image du Sénégal sur la scène internationale, celle d’un pays où le chef de l’opposition est au cachot.

En effet, si le maire de Dakar était parvenu à se hisser à la deuxième place de ces élections, il sera de facto le chef de l’opposition. Lequel s’est vu tailler un jolie costume par la constitution de Macky Sall 2016.

Un tel scenario serait catastrophique pour la démocratie sénégalaise qui reviendrait aux années où Abdoulaye Wade était emprisonné après chaque élection. Ce qui ne faisait qu’augmenter sa cote de popularité au sein des foules jusqu’à que ce qui devait arriver, arriva en 2000.

Sachant que son pouvoir sera des plus précaires dans ce scenario, Macky Sall ne voudrait surtout pas donner à l’autre, une occasion de jeter le discrédit sur son système. La victimisation de Khalifa Sall qui pourra en découler, serait très préjudiciable à son pouvoir.

Ainsi, cette grande victoire des législatives donnerait une vie en rose pour moins de deux ans encore, mais sans doute un avenir noir, surtout que les échéances du 30 juillet dernier révèle, à y regarder de plus près, une reculade nette de la coalition au pouvoir en termes de score. Un pessimisme qui débaucherait sur l’ère de rien.

Avec Walf Quotidien

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