« Le personnel de santé du Sénégal est malade »

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Le deuxième plan d’action qui n’est autre que la marche des travailleurs de santé réunis au sein des Syndicats unis dans l’action unitaire (2SAU) a tenu toutes ses promesses ce mardi 20 décembre. Brassards rouges et verts, la marée des blouses blanches a commencé sa marche à la place de l’obélisque pour la chuter à la place Doudou Ndiaye Coumba Rose (ex-rond point RTS). La marche pacifique et « historique pour la recherche d’un système de santé de qualité dans notre pays » a drainée des centaines de professionnels de santé.

Les pancartes et les slogans étaient au rendez vous. « Nos salaires saisis, Macky à Paris. Le personnel de santé du Sénégal est malade. Ministre Eva Marie disqualifiée, Macky sera notre seul interlocuteur. L’émergence passe par une bonne santé. Pas de respect du médecin, pas d’émergence… » scande la foule.

Cette marche qui était au départ celle des médecins, pharmaciens, chirurgiens, dentistes, sages-femmes, infirmiers, agents d’administration… a très tôt pris une autre dimension. Puisque d’autres syndicats à l’instar du Syndicat démocratique de l’Union des enseignants du Sénégal (Uden) , Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal, CNTS),  et d’ autres secteurs d’activités du pays ont rallié le groupe. Ensemble comme un seul homme, ces fonctionnaires d’Etat ont déploré le non respect des engagements pris par le Gouvernement.

Dans une déclaration lue par le secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES), le docteur Boly Diop, soutient :« le Sénégal à une santé à deux vitesses : une santé pour les riches et une santé pour les pauvres. Puisque l’accès aux soins de qualité est réservé aux couches favorisées notamment les tenants du pouvoir qui n’hésitent pas à évacuer leurs familles en France ou aux Etats-unis pour traiter des maladies banales. Alors que les couches défavorisées ne peuvent pas se payer le luxe d’une consultation de spécialiste ».

Le médecin n’a pas manqué de préciser que la plupart des spécialités n’existe qu’à Dakar, le reste du pays étant livré à lui-même.

Abordant les autres maux du secteur sanitaire du pays, Souleymane Joe Mané, secrétaire général du Syntras (Syndicat national des travailleurs de la Santé) estime devant ses pairs que « l’Acte 3 de la décentralisation a fini par installer un chaos dans le fonctionnement des collectivités locales ».

A l’en croire, « Les agents de santé des collectivités locales ne perçoivent plus régulièrement leur salaire. Et pire encre, poursuit le syndicaliste, ces agents de santé ont perdu les droits acquis : ils ne peuvent plus se soigner, ni soigner leur famille et ceux qui partent à la retraite ne perçoivent ni indemnité de départ ni pension », se désole-t-il.

Les professionnels de la santé ont fini leur marche dans le calme tout en signalant que le troisième plan d’action sera annoncé dans les prochains jours.

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