Intégration d’Amadou Sy dans la fonction publique : le sacre d’une icône du bénévolat

 Intégration d’Amadou Sy dans la fonction publique : le sacre d’une icône du bénévolat

Vous ne pouvez pas le rater si vous avez l’habitude d’arpenter la route de Hann. Vous verrez un grand gaillard qui, tous les jours, aux heures de pointe, aux moments les plus forts de la circulation, qu’il vente ou qu’il pleuve, essaie tant bien que mal de réguler la circulation devenue particulièrement dense sur ce tronçon, depuis que le centre de contrôle technique a ouvert ses portes. Avec une chasuble verte et une casquette vissée sur la tête, il ne rechigne pas à cette tâche et s’en acquitte sans rien attendre en retour. Cet homme du nom d’Amadou Sy, devenu une icône du bénévolat vient de voir ses efforts récompensés.

 

L’État vient d’intégrer dans la fonction publique, Amadou Sy, le bonhomme qui depuis 16 ans régule, volontairement, la circulation dans certaines grandes artères, notamment au rond-point des Maristes. Cette décision du président Macky Sall est la juste récompense d’un engagement volontaire et bénévole dont ce chef de famille n’a cessé de faire montre depuis 16 ans.

 

« Ma famille et moi avons accueilli cette nouvelle avec beaucoup de joie, de fierté et surtout de modestie. Parce que, quand je m’y engageais, je n’attendais aucune rétribution en retour. J’étais juste motivé par le souci de rendre service à mon pays », a-t-il confié à nos confrères du quotidien « Le Soleil ».

 

Tout a commencé le 2 janvier 2000. C’était un vendredi. Revendeur de fûts en plastique et terrassé par la fatigue, Amadou Sy décide de se reposer sous l’ombre d’un arbre. Il remarque qu’un embouteillage monstre s’est formé à cause d’un camion en panne. « Toute la circulation était bloquée. Je me suis dit pourquoi ne pas intervenir et essayer de dénouer cet écheveau. Ce que je suis parvenu à faire, au bout de deux heures. Le hasard a fait que j’avais un sifflet dans ma poche », se rappelle Amadou Sy, père de 5 enfants. C’est le déclic. Chaque jour, il se pointe et régule tant bien que mal la circulation au rond-point des Maristes. Au lieu de le remercier de son bénévolat, certaines automobilistes et des passants lui lancent même des quolibets. Certaines le prennent même pour un fou.

 

« C’était difficile, mais j’ai essayé tant bien que mal de faire abstraction des critiques, parce que certains ne comprenaient pas ma démarche. Mais heureusement, beaucoup de gens m’ont félicité », dit-il. Ce qui était essentiel pour lui, c’était que son épouse accepte son épouse. Ce qu’il n’a pas tardé à obtenir. Dès lors, il s’est senti pousser des ailes. Tous les jours, il quitte son quartier de Yeumbeul (banlieue dakaroise), tôt le matin, vient à Yarakh, à Colobane ou à Pompiers, pour réguler la circulation. Finalement, c’est sur la route des Maristes qu’il s’est établi. Et c’est là qu’il s’est fait connaitre.

 

En 2009, il est renversé par une automobiliste. Amadou Sy s’en sort avec le bras cassé. Rétabli deux mois plus tard, il revient à son poste. Plus motivé qu’avant. C’est ce modèle de citoyen qu’il est que le président de la République a voulu récompenser en l’intégrant dans la fonction publique. Désormais, il pourra avoir un salaire pour mieux entretenir sa famille. Une récompense bien méritée.

 

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