Industrie du tabac – Nocivité et rentabilité : l’impossible cohabitation

Le groupe Allafrica global média a organisé le samedi 09 juillet à Grand Bassam, Côte d’Ivoire, un atelier à l’intention de journalistes en provenance de plusieurs pays d’Afrique francophone, sur l’industrie du tabac en Afrique. Cet atelier avait pour thème : « Réglementation du tabac enjeux et perspectives ».

Industrie du tabac - Nocivité et rentabilité : l’impossible cohabitation

« Le tabac est un produit délicat » dira un des animateurs de l’atelier. En effet, la nocivité du produit a été démontrée depuis fort longtemps. Selon certaines statistiques, plus d’un milliard de personnes décéderont au cours de ce 21éme siècle du fait des effets nocifs du tabac. Pour limiter les dégâts causés par le tabac, les gouvernements du monde entier mettent en place un ensemble de contraintes. Parmi ces celles-ci, on peut citer les restrictions imposées aux fumeurs notamment les interdictions de fumer dans certains endroits publics (aéroports, restaurants etc.,). Il y a également la taxation. L’un des animateurs de l’atelier a déclaré que 70% du chiffre d’affaires de l’industrie du tabac est affecté aux taxes. Pourtant, en dépit de ces restrictions pour le moins contraignantes, l’industrie du tabac continue d’exister. Même si, ses agents affirment qu’elle est menacée de disparition à cause de ce qu’ils considèrent comme une sur taxation. Pour un des animateurs de l’atelier, l’industrie du tabac n’est pas contre la taxation. Pour lui, elle doit toute juste être une taxe spécifique, pour que le tabac ne soit pas accessible à tout le monde. Dans tous les cas, au niveau des Etats, certains y trouvent leur compte. Une industrie de tabac installée au Sénégal a par exemple versé dans les caisses du trésor public depuis 2007 la coquette somme de 120 milliards de FCFA. Cet argent est sans doute très utile dans la composition des dépenses du budget national, pour un pays comme le Sénégal, pour lequel l’essentiel de son budget provient des taxes. C’est pourquoi, la question se pose de savoir comment les gouvernements de pays comme les nôtres doivent-ils faire pour concilier l’impérieuse nécessité de lutter contre les effets nocifs du tabac sur la santé des populations et l’approvisionnement du budget national en ressource. Est-il possible de trouver un juste milieu ? La question est posée.
Tabac et terrorisme
L’industrie du tabac est aussi victime de la contre bande de malfaiteurs. Et l’effet de ces actions qui sont menés maintenant par des terroristes est aussi néfaste pour les Etats. Parmi les groupes terroristes qui peuplent le désert du Sahara, beaucoup parmi eux financent leurs actions avec les ressources tirées de la contre bande de cigarettes. N’est-ce pas que Moctar Ben Moctar dit le borgne a aussi le sobriquet de Mister Marlboro, le nom d’une célèbre marque de cigarette. Ce personnage qui a avec ses troupes organisent beaucoup d’actions terroristes dans le Sahel tire sa puissance de ce trafic. L’un des animateurs de l’atelier qui a servi dans les opérations de lutte contre ces terroristes dans le Sahel a expliqué que des convois de 4×4 traversaient tout le temps à vive allure le désert chargés à bas bord de caisse contenant de la cigarette pour les acheminer dans les pays du Maghreb. Une zone où la consommation de tabac est très importante. Le reste de la marchandise est convoyé en Europe. Et c’est ce trafic qui selon lui permet à ces groupes terroristes de continuer d’exister.

sanslimitesn.com

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