Idrissa Seck, je ne vous poserai plus de question sur le «protocole de Rebeuss»… (Par Sidy Djimby NDAO, journaliste)

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Quelque deux semaines plus tard, le 16 juillet exactement, vous avez pondu une lettre à l’endroit de vos compatriotes. Une note dans laquelle vous leurs avez demandé, «à travers une pétition, d’interpeller clairement les autorités étatiques présentes et antérieures et leur demander de se servir des outils de la république, dans le respect du droit, pour protéger les biens des Sénégalais plutôt que de faire sur leur dos des «deals» devant leur rapporter à eux-mêmes, pour leurs fortune et confort personnels, des ressources illicites qui devaient en principe et en droit te revenir».
Vous êtes même allé jusqu’à proposer un jury d’honneur pour laver votre honneur.
Vous avez raison, l’honneur, défini par le petit Larousse comme l’«ensemble de principes moraux qui incitent à ne jamais accomplir une action qui fasse perdre l’estime qu’on a de soi ou celle qu’autrui nous porte», est important surtout pour un homme politique de votre calibre qui aspire à diriger un peuple aussi mature et averti que celui du Sénégal.

Je comprends maintenant pourquoi vous vous êtes donné tant de mal pour mettre fin à ce débat sur le protocole de Rebeuss. Je suis jeune journaliste, mais malgré ma jeune carrière, j’ai déjà eu à vous interpeller sur la question. Je vous ai posé la question parce que, comme beaucoup de Sénégalais, je me disais que cette affaire n’est pas claire et qu’en ma qualité de citoyen, j’avais le droit de savoir. Aujourd’hui je viens dire que je ne vous poserai plus de question sur le «protocole de Rebeuss» parce qu’à l’instar de beaucoup de compatriotes, je suis sûr d’une chose : c’est que ce n’est pas à vous, après tout ce que vous avez entrepris comme initiative allant dans le sens de dire aux Sénégalais ce qu’il en est sur cette affaire, de nous donner des explications.

Comment continuer à vous poser cette question alors que celui que nous avons élu pour veiller sur nos intérêts ne veut pas nous en parler ? Le Président Sall a considéré que la question n’a pas d’importance. Peut-être qu’à ses yeux, nous Sénégalais lambda, n’avons pas le droit de savoir.

Comment continuer à vous poser la question après le virage à 90° opéré par le procureur de la République qui avait décidé de s’auto saisir ? D’aucuns expliquent cette volte-face par un ordre qu’il aurait reçu «d’en haut».
Pourquoi continuer à poser la question après avoir constaté l’avilissement du débat quand il s’agit d’évoquer la question ? Pour dire la vérité, on n’a pas besoin d’insulter et choquer le peuple. Je l’ai été après avoir lu la sortie de Samuel Sarr dans les colonnes de mes confrères du quotidien «Libération».

Et même si par extraordinaire ce protocole de Rebeuss existe et que vous y soyez mêlé, je ne vous poserai plus la question parce que je sais au moins que vous n’êtes pas le seul impliqué ou plutôt concerné. Sinon comment expliquer la longue liste de responsables de la mouvance présidentielle qui ont brandi des documents par-ci et par-là disant que vous avez signé un «protocole» pour être élargi de prison en 2006 et qui depuis lors, ne parviennent pas à dire aux Sénégalais : voilà ce qui s’est passé ce jour-là.

Enfin je ne vous poserai plus la question parce que vous avez des enfants, une femme, vous avez tout simplement une famille et des personnes qui vous aiment et qui s’identifient à vous et que ce débat doit certainement leur ronger le cœur. Si ceux-là qui vous attaquent le font par pure stratégie politique, qu’ils se le disent bien : ils n’inspirent aucun respect aux autres Sénégalais. Or «le respect de ses concitoyens est le bien le plus précieux du monde, c’est le seul qu’il faut désirer, le seul qu’il faut admirer…», comme disait feu le juge Kéba Mbaye.

Dans le dictionnaire, la politique est définie comme l’ensemble des options prises collectivement ou individuellement par les gouvernants d’un État dans quelque domaine que s’exerce leur autorité pour l’épanouissement de membres de la société. Si maintenant leurs attaques répétitives à votre endroit venaient à être considérées comme une façon de faire la politique, c’est que les paramètres éthiques qui la régissent se sont déréglés.

Dans tous les cas, j’ai décidé en ce qui me concerne de ne plus vous poser cette question. Comment d’ailleurs j’oserai après tout ça ?

Sidy Djimby NDAO
Journaliste à Jotay.net
Correspondant de Koaci.com Au Sénégal
[email protected]

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