Huit Mouvements citoyens africains dont « Yen a marre » expriment leur solidarité envers le peuple togolais

Huit Mouvements citoyens africains dont Y en a marre du Sénégal ont, dans une déclaration commune, exprimé leur solidarité envers le peuple togolais. 

« Nous, Mouvements Citoyens Africains, exprimons notre profonde admiration et notre solidarité envers le peuple togolais qui a su se lever pour défendre sa liberté et ses droits les plus légitimes, et l’encourageons à poursuivre cet élan avec une plus grande détermination et dans non-violence jusqu’à obtenir gain de cause car le Togo lui appartient.

Depuis le début de cette année, le Togo est secoué par de profondes crises sociales et politiques marquées par les grèves des enseignants, des greffiers et des agents de la fonction publique, les manifestations d’élèves, d’étudiants et de journalistes. Pour leur part, les infirmiers et des médecins menacent aussi d’entrer en grève si rien n’est fait pour améliorer leurs conditions de travail et de vie.

Le président Faure Gnassingbé, dont la famille dirige le Togo comme une propriété privée depuis 50 ans, est non seulement incapable de trouver des solutions à cette grave crise sociale, mais veut en plus se maintenir au pouvoir, usant de la suppression de la limite de mandats dans la Constitution et se vantant d’une démocratie de façade.

C’est dans ce contexte que le 19 août 2017, à l’appel de plusieurs responsables civils et politiques, les Togolais se sont levés à travers tout le pays et la diaspora, pour exiger le retour à la constitution de 1992, le droit de vote de la diaspora et la mise en œuvre des réformes prescrites par l’Accord Politique Global (APG) signé à Ouagadougou en 2006, par l’ensemble des acteurs politiques togolais, dont le Président Faure GNASSINGBÉ à la suite des massacres de 2005.

Mais plutôt que d’écouter la voix du peuple et de donner suite à ses demandes légitimes, le gouvernement togolais a répondu à la mobilisation citoyenne par la répression, les intimidations et les menaces contre son propre peuple. Dans une vaine tentative d’étouffer le soulèvement, le gouvernement est allé jusqu’à s’en prendre aux journalistes et aux médias et à couper Internet et l’utilisation de SMS sur les téléphones portables.

Face à cette situation, et alors que le peuple togolais a démontré sa détermination à conquérir sa liberté, sa démocratie et sa dignité.

Les mouvements citoyens africains signataires de cette déclaration, attachés aux valeurs universelles et panafricaines de solidarité, de liberté, de dignité, de justice sociale et de souveraineté populaire :

1. Appelons le président Faure Gnassingbé à accéder aux demandes légitimes de son peuple, notamment en revenant à la constitution de 1992 dans son intégralité, et en s’engageant à quitter le pouvoir à l’expiration de son mandat actuel. Il a encore la possibilité d’entrer positivement dans l’histoire de son pays et du continent, comme celui qui a su lire les signes du temps avant qu’il ne soit trop tard, plutôt que d’en sortir par la petite porte à force d’obstination;

2. Appelons les plus hauts responsables civils et militaires togolais à se ranger et à prendre fait et cause pour leur peuple, pour permettre à cette Nation d’entamer une nouvelle ère de liberté, de démocratie et de justice sociale.

3. Demandons à la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et à ses Etats Membres, de mettre pression sur le président Faure Gnassingbé et son gouvernement, pour qu’ils écoutent et satisfassent immédiatement les revendications légitimes du peuple togolais.

Au-delà du fait que ce qui fonde le vrai panafricanisme c’est le devoir de solidarité entre les Peuples et les Nations, la stabilité politique et économique du Togo est cruciale pour toute la région. La CEDEAO devrait notamment retirer à Monsieur Faure GNASSINGBÉ, son statut de Président en exercice de cette institution, s’il ne peut régler pacifiquement la crise dans son pays et eu égard à la menace qu’il représente pour les droits de l’homme, la démocratie et la securité en Afrique de l’Ouest.

4. Appelons la communauté internationale et plus particulièrement l’Union Africaine, l’Organisation des Nations-Unies, l’Union Européenne, l’Organisation Internationale de la Francophonie et tous les partenaires internationaux du Togo à agir en faveur du Togo et de son peuple avant qu’il ne soit trop tard.

La communauté internationale devrait notamment envoyer un message clair au régime togolais que les responsables des violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales du peuple togolais, quels qu’ils soient, ne resteront pas impunis ; arrêter de fournir ou de vendre des armes et d’autres moyens utilisés dans la répression à l’armée et la police togolaises ; et adopter les sanctions diplomatiques appropriées contre le président Faure Gnassingbé et tous les membres importants de son régime.

L’oppression se nourrit du silence et de l’inaction ! Citoyens Africains, levons-nous pour défendre nos droits, car la liberté s’arrache ! »

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