Guinée-Bissau : des milliers de partisans du président Vaz manifestent contre la Cédéao

Une caravane de milliers de personnes partie de la périphérie de Bissau s’est terminée devant le siège de la Cédéao, sur la route de l’aéroport, sur quatre kilomètres, a rapporté un journaliste de l’AFP.

Les manifestants ont scandé des slogans hostiles à la Cédéao. Sur des pancartes, on pouvait lire : « Cédéao dehors ». La Cédéao a annoncé le 1er février des sanctions prévoyant une interdiction de voyager dans l’espace régional et le gel des comptes bancaires contre des personnes accusées de bloquer l’accord de sortie de crise en Guinée-Bissau.

14 députés et 5 proches de Vaz
Ces sanctions concernent 14 députés – huit frondeurs du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau (PAIGC, au pouvoir) et six du Parti de la rénovation sociale (PRS), deuxième formation parlementaire – ainsi que cinq proches de José Mario Vaz, dont son fils, Emerson Vaz. « Ce sont des mesures qui visent à nous diviser. Nous ne l’accepterons jamais. Nous sommes un peuple souverain », a déclaré Soares Sambu, membre du groupe des députés frondeurs du PAIGC.
« Une force occulte et injuste »
« Nous n’accepterons jamais qu’une force occulte, envahissante et injuste vienne dicter sa loi dans notre pays », a déclaré Braima Camara, un autre député frondeur du PAIGC visé par les sanctions. Un important dispositif de sécurité était déployé le long du parcours. Des soldats de la Cédéao étaient en position sur le toit et les alentours du siège de l’organisation. Le président bissau-guinéen José Mario Vaz a nommé fin janvier un nouveau Premier ministre, Augusto Antonio Artur Da Silva, afin de former un gouvernement chargé d’organiser des législatives dans les prochains mois.

Turbulences politiques
La Guinée-Bissau traverse des turbulences politiques depuis la destitution en août 2015 par le président Vaz de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, chef du PAIGC, auquel M. Vaz appartient également. MM. Vaz et Pereira s’accusent mutuellement de faire obstacle à l’application de l’accord conclu à Conakry en octobre 2016, sous l’égide du président guinéen Alpha Condé dans le cadre d’une médiation de la Cédéao. Cet accord prévoit une « procédure consensuelle » pour choisir un Premier ministre « ayant la confiance du président » et devant rester en place jusqu’à des élections législatives prévues en 2018.
Source: Jeune Afrique

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