Frais d’inscription des examens du Cfee, Bfem et Cap: Une hausse qui fait débat

Par décret n°2017 – 1402 du 5 juillet 2017 relatif à la création et à l’organisation du fonds d’appui aux examens et concours (Faec), les droits d’inscription de certains examens nationaux sont revus en hausse. Il s’agit du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee), le Brevet de fin d’études moyennes (Bfem), le Brevet supérieur de capacité (Bsc), le Certificat d’aptitude pédagogique (Cap) et le Concours de recrutement des élèves-maîtres (Crem). Les parents d’élèves devront désormais casquer 1000FCFa pour le Cfee et 2000FCfa pour le Bfem, pour permettre à leurs fils de subir les évaluations. Le frais du concours des élèves-maîtres est de 10 000FCfa. Les inspecteurs sont appelés à prendre les dispositions pour une application du décret.

Rappelant la démarche inclusive pour aboutir à cette mesure, le directeur des Examens et Concours du ministère de l’Education nationale explique que cette mesure est une réponse aux exigences de l’environnement juridique organisant ces examens et concours, le dispositif organisationnel en termes de moyens matériel et financier et le dispositif d’évaluation en vigueur avec l’Approche par les compétences (Apc). Amadou Mactar Ndiaye estime que la qualité de l’offre de service est une exigence. Les parents d’élèves valident la mesure et posent des conditions. Les inspecteurs y voient toutefois une volonté manifeste de l’Etat de «marchandiser» l’éducation et la formation.

ABDOULAYE FANE, PRESIDENT DE L’UNAPEES : «Nous avons accepté la hausse, mais…»

«Il y a eu une rencontre entre les organisations de parents d’élèves et le ministre de l’Education. Les autorités nous ont expliqué les motivations d’une telle hausse compte-tenu des contraintes financières de l’organisation des examens. Le Fonds d’appui aux examens et aux concours (Faec) créé par le décret de 1995 qui détermine actuellement le montant insuffisant des frais des examens, ne peut plus supporter toutes les charges liées à l’organisation des examens. Nous avons demandé le décret portant hausse des frais pour pouvoir partager avec nos différentes instances. Jugeant le montant dérisoire des frais jusqu’ici en vigueur, nous avons accepté le principe d’une hausse, gardant en ligne de mire que la situation des parents d’élèves reste très difficile. Nous sommes d’accord avec ce motif d’augmentation des frais d’inscriptions, mais aussi nous allons évaluer l’impact de cette augmentation aux prochaines rencontres. Nous attendons des changements positifs. Sinon nous dénoncerons la hausse. Pour aussi ce qui est de l’organisation des examens, j’en appelle aux collectivités locales pour la prise en charge de certains aspects, étant entendu que l’éducation est une compétence transférée».

BAKARY BADIANE, PRESIDENT DE LA FENAPES : «Nous attendons le décret»

«Nous avons été conviés en réalité à une réunion pour justement discuter le problème des frais d’inscription au CFEE comme au BFEM. Nous avons songé à revoir à la hausse ces frais. Les parents d’élèves avaient donné leurs avis, mais nous attendions qu’on nous envoie le décret qui fixe cette augmentation. Nous ne l’avons pas encore reçu. Nous le réclamons d’ailleurs à la direction des examens et concours. Nous avons pensé que ceci devrait être porté à la connaissance des parents d’élèves à temps. Car, ce sont eux qui paient. Pour le moment, nous nous ne pouvons pas informer les parents sans prendre connaissance des contours du décret. Cela n’a toujours pas été fait».

EL CANTARA SARR, SG SIENS : «C’est une volonté de marchandiser l’éducation et la formation»

«Nous venons de prendre connaissance des termes du décret 2017 / 1402 du 5 juillet 2017 portant valorisation des indemnités des examens du Cfee et du Bfem. Nous sommes dans une tendance lourde de rénover les indemnités des examens au niveau du ministère de l’Education nationale. C’est une volonté d’engager beaucoup plus de recettes et d’approvisionner le budget de l’Etat. Nous pensons que la méthodologie n’est pas en adéquation avec le principe de dialogue social préconisé entre partenaires du secteur. Cette mesure prise devrait faire l’objet de partage pour une prise en compte de l’avis des professionnels de l’éducation. Nous avons vu que le ministère de l’éducation nationale n’a pas trop joué le jeu par rapport à l’obligation dans ce nouveau paradigme de démarche inclusive. Ensuite, cette hausse devra avoir un impact sur les conditions d’organisation des différents examens, notamment la surveillance dans les salles de classe et la correction des épreuves. Par exemple, nous constatons que les conditions de correction des épreuves du concours de recrutement des élèves-maîtres n’ont toujours pas évolué.

L’impact du décret doit se sentir dans les conditions d’organisation des examens. Si tel n’est pas le cas, nous serons que c’est juste une affaire de trésorerie. C’est une volonté de marchandiser l’éducation et la formation. Une opération financière pour faire du système éducatif un lieu de production de recettes publiques».

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