Exclusif: CNG de lutte: Alioune Sarr Dit Tout

Face à la vague de contestations qui accompagne la fin de son mandat (depuis mercredi 31 octobre dernier) à la tête du Comité national de gestion (CNG) de lutte, Alioune Sarr rompt le silence sur Iradio. Dans cet entretien exclusif avec Alassane Samba Diop, il explique l’impossibilité de « la mise en place d’une fédération dans l’immédiat ». Il ne rate pas l’occasion pour répondre à ses détracteurs. Boy Khaïré et ses camarades du collectif des lutteurs, qui réclament son départ, en prennent pour leur grade. Et, selon lui, l’Etat à l’obligation de donner une formation aux jeunes en manque de réussite dans les écoles et écuries de lutte, pour que demain, ils ne puissent pas tomber dans les réseaux occultes. Longévité à la tête du CNG « Mars 1994, Ousmane Paye, alors ministre des Sports, me demande de l’accompagner dans la gestion de la lutte au Sénégal sur toutes ses formes. Il est un de mes camarades de promotion et ami de lycée, il connaissait ma passion pour la lutte, nous la partagions quand il venait en vacances alors qu’il était dans les Ambassades à l’étranger. Après avoir échangé, j’avais pris l’engagement de rester deux ans le temps de lancer la lutte comme il le souhaitait et de partir. Maintenant, je suis à 24 ans et demi. Je n’ai jamais rien demandé. Je n’ai jamais insisté pour quoi que ce soit mais chaque fois qu’un mandat est terminé, le ministre d’alors a jugé certainement le travail positif. Du coup, il a reconduit l’équipe. La condition principale que j’avais posée, c’était de choisir mes collaborateurs. Et, contrairement à ce qui se dit, ce n’est pas Alioune Sarr et une bande de copains. C’est des profils de très haut niveau, il y a des professeurs de médecine, des inspecteurs de la jeunesse, des médecins, des spécialistes dans un peu de tout et des représentants des lutteurs mais à la retraite parce que j’ai été médecin sportif, je connais le milieu du sport tant au Sénégal qu’en Afrique pour avoir été pendant huit ans vice-président de la Confédération africaine de lutte. Et, présentement président de la commission mondiale de lutte africaine au niveau de la fédération internationale et premier vice-président de l’union des pays francophones de lutte. Mais dans les structures, il n’y a pas de sportifs en activité. J’ajouterai même que je viens d’une mission en France et en Suisse, l’actuelle Directrice technique de la lutte en France est issue du basket. Il n’est pas forcément dit qu’il faut être lutteur ou ancien lutteur pour bien gérer son sport. La secrétaire générale de la fédération internationale, Madame Samoura, je ne la connais pas comme footballeuse pour avoir été son médecin pendant un certain temps. » Bilan « Je n’aime pas tirer la couverture de mon côté. Je préfère laisser ceux qui ont eu confiance en nous tirer le bilan mais je pense qu’il est largement positif. Il y a quelques années, la lutte n’était pas un sport phare. Il est devenu avec la collaboration surtout la rigueur et la gestion. Léopold Sédar Senghor aimait rappeler que le problème de l’Afrique, c’est la méthode et l’organisation. Nous avons essayé d’organiser, de restructurer ce milieu. Ce qui a permis à des investisseurs que nous appelons les promoteurs d’avoir le courage de mettre leur argent. Ce qui a permis à certains lutteurs de valeur de gagner honnêtement leur vie. Je me souviens l’un d’entre eux disait ’nous voulons porter des costumes, nous voulons rouler en 4X4 et avoir des maisons à trois étages’. Ils ne sont pas nombreux mais au moins contrairement à ce qui s’est passé avant on les comptait sur la moitié des doigts d’une main. Aujourd’hui, quand même, ils sont plus de 15 ou 20 lutteurs qui tirent bien leur épingle du jeu. » Contestations « Je ne pense pas qu’il y ait des problèmes dans la gestion de la lutte. J’avais appris d’un de mes maîtres que souvent ceux qui en parlent le plus, c’est ceux qui en savent le moins. Ceux qui parlent de mauvaise gestion, ne se sont jamais approchés de la gestion de la lutte. En principe, ils n’ont jamais vu mêmes les dossiers. Donc, sur quel critère cela est avancé. Il est facile avec la presse moderne de se cacher derrière un petit écran et de dire ce que l’on veut. Mais la réalité du terrain est autre. C’est vrai partout où il y a beaucoup d’argent, il y a beaucoup de bruits mais comme le disait il y a quelques années un ministre des Sports, ’il y a beaucoup de bruits dans la lutte mais il y a très peu de problèmes’. L’œuvre humaine est dynamique. La vérité d’aujourd’hui n’est pas celle de demain. Mais on peut se tromper, nous ne sommes que des êtres humains. J’irai plus loin, le meilleur des meilleurs, le Prophète a été contesté et continue à être contesté. Donc, un simple être humain ne peut pas dire, j’ai raison. Il a sa vérité qui n’est pas La vérité. Ceux qui contestent, peut-être ils ont des arguments mais j’aurai bien aimé que cela des arguments intellectuels mais pas de la violence verbale, je dirai même de la calomnie et de la médisance. On a le droit de poser ses problèmes parce que nous sommes dans un pays de démocratie, on a le droit de dire ce que l’on veut mais il faut que cela soit bien cadré par rapport à la mission et à ce que les autorités attendent de nous. » Fédération « La réponse a été nette et claire. Si je dis, il ne faut pas de fédération, certains de vos confrères disent qu’il veut rester au CNG. Mais toutes les composantes sauf une, le fameux collectif (des lutteurs), a dit non à la fédération dans l’immédiat parce que pour une fédération, il faut d’abord, des structures de base. Et comme le disait quelqu’un, sur 14, 9 régions n’ont pas de structures de base. Comment peut-on en ce moment parler de fédération. Il n’y a pas de ligues, il y a quelques écoles et écuries de lutte mais ces structures ne répondent pas à l’esprit de la mise en place d’une fédération. » Danger des structures de masse « Ils sont plus qu’un danger. Et, il y a plus de 10 ans, personnellement, j’ai eu à dire que beaucoup de monde dans les structures, cela ne sert à rien. D’autant plus que les structures de masse sont très mal organisées. Donc, les enfants sont mal encadrés. Deuxièmement, beaucoup d’appelés, très peu d’élus. Cela pose problème et j’avais insisté pour qu’il y ait soit un certificat de scolarité avant d’être inscrit dans une école ou une écurie de lutte ou un certificat d’apprentissage à un métier. On m’a fusillé dans la presse en me disant de quoi je me mêle. Mais je souhaiterai que demain le citoyen sénégalais soit un homme responsable et structuré. Je vois que maintenant, parmi les revendications, il y a le devenir du sportif mais encore une fois, contrairement à ce que certains pensent, ce n’est pas la structure qui doit préparer le sportif pour son lendemain. C’est plutôt, la formation de base que j’appellerai d’abord l’éducation et l’instruction à la maison, à l’école. Cela devient un problème qui dépasse une fédération ».

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