Etats-Unis : Donald Trump, un discours d’investiture sans précédent

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Le discours d’investiture de Donald Trump ne ressemblait à aucun autre : une vision exceptionnellement sombre de l’Amérique et une attaque frontale contre l’establishment politique, relève ce matin la presse américaine.

Une rupture avec le passé” : c’est ainsi que le Washington Post et la presse américaine voient les paroles prononcées le 20 janvier par le nouveau président Donald Trump à Washington. “Rompant avec plus de deux siècles de discours d’investiture, le nouveau président a indiqué clairement, au cas où quelqu’un n’aurait pas encore compris, que cette présidence serait très différente”, écrit le quotidien de la capitale.

C’était “un discours remarquable, comme aucun auparavant, et il a marqué, je pense, un nouveau point de rupture avec le système à deux partis qui a dominé notre vie politique durant des décennies”, renchérit une commentatrice du Wall Street Journal. Ajoutant plus loin :

Nous n’avons jamais vécu un moment politique comme celui-ci. Nous n’avons jamais eu un président comme celui-ci, un tel briseur de normes (…). Nous sommes en territoire inconnu.”
Un “manifeste populiste”

Dans son éditorial, le Wall Street Journal évoque un “retentissant manifeste populiste contre ‘l’establishment’ politique”. Le quotidien cite une phrase clé du discours où Trump a promis : “Aujourd’hui, nous transférons le pouvoir depuis Washington pour le rendre à vous, le peuple.”

Bien que conservateur, le journal marque à plusieurs reprises son inquiétude ou ses désaccords avec le président républicain. Notamment au sujet du tableau extraordinairement noir qu’a brossé Trump des Etats-Unis, parlant de “carnage américain”. “Beaucoup d’Américains se demanderont de quel pays M. Trump est en train de parler”, ironise l’éditorial.

Un autre article cite la réaction d’historiens pour qui le discours de Trump est “l’un des plus inquiétants jamais prononcés” par un président un jour d’investiture.

Déception

De son côté, The Washington Post critique sévèrement la “dystopie” de Donald Trump, “une fausse image d’un pays appauvri, infesté par le crime, qui a été trahi et martyrisé par les élites de Washington et les intérêts cupides de l’étranger”.

“Pour quiconque espérait que le président Trump se servirait de son discours d’investiture pour faire baisser la température politique du pays (…) les commentaires du nouveau président vendredi ne peuvent être décrits que comme une cruelle déception”, ajoute le journal. La vision sombre offerte par trump constitue “l’opposé (…) de l’appel d’Abraham Lincoln dans son discours d’investiture aux ‘meilleurs anges de notre nature’”.

Même sentiment dans l’édito du New York Times :

Même si les attentes ne pouvaient pas être très élevées, les premiers moments de la présidence de M. Trump ont été au-delà de la déception.”
“L’Amérique d’abord” et rien d’autre

Une autre source d’inquiétude pour tous ces titres tient à la ligne annoncée en politique étrangère. Un “nationalisme populiste”, pour le Wall Street Journal, concentré dans le slogan “l’Amérique d’abord”. “A partir de ce jour, ce sera uniquement ‘l’Amérique d’abord’”, a martelé Trump.

“Dans la vision de M. Trump, la nouvelle stratégie de l’Amérique est de gagner dans chaque transaction et dans chaque confrontation”, résume le New York Times, évoquant une “ligne dure” avec des échos des années 1930, où le slogan “l’Amérique d’abord” avait été utilisé par des tenants de l’isolationnisme.

Pour le quotidien new-yorkais, la ligne choisie par Trump “semble annoncer la fin d’une expérience de 70 ans où l’Amérique a cherché à façonner un monde qui serait désireux de suivre sa conduite”.

Avec .courrierinternational.com

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