Edito poétisé : l’imam, le juge et le verdict

Il était une fois à Ndoumbélane
Un homme fut arrêté et traité tel un bel âne
Pendant trois ans, il vécut l’enfer dans sa cellule
Pour des accusations qui s’évaporeront telle une belle bulle.
L’imam était arrêté parce qu’il aurait bien péché
L’apologie du terrorisme, voilà ce qu’il aurait prêché.

Devant le juge et ceux qui le poursuivent et l’accusent
L’imam ne se lasse de tout réfuter et récuse
Ne pouvant accepter de voir sa réputation à jamais salie
Devant les hommes, ses fidèles, et Dieu à qui il s’allie.
Dans l’obscurité de sa cage, il continuait de croire
Que la vérité un jour finira bien par triompher
Et comme l’aube qui met fin aux interminables nuits noires
Les juges et Le Juge révèleront enfin ce qu’ils ont fait.

Dans sa cellule, le prêcheur aurait subi des tortures
De toutes sortes, exercées par ses gentils geôliers
Sa famille dénonçait avec véhémence cette dictature
Qui dominait son univers de prévenus humiliés.
Jamais dans sa vie, l’imam n’oubliera son séjour
Jamais dans sa vie, il n’oubliera que furent durs ces jours.

A l’annonce de sa première peine, le Chef Suprême se fâcha
Et dit sa déception d’une sentence trop légère
Il voulut une plus lourde et ses mots, il ne les mâcha
L’imam devrait en vérité payer sa dette très chère
Parce qu’il est accusé du délit d’apologie au terrorisme
Et que lui dans son pays, ne voulait point d’un séisme.

La machine s’emballa et aux trousses du prêcheur se mit
Devant la dénonciation de la famille, des soutiens et amis
L’Etat refusa de reculer ou de lâcher du lest
Il fallait à tout prix l’acculer même jusqu’à la voûte céleste.

Tels des trophées de guerre, l’Etat fièrement brandit
Des armes blanches par-ci, des gadgets par-là
Pour prouver que les prévenus étaient pires que des bandits
Espérant que le juge en leur faveur parlera
Devant les avocats de l’imam qui constamment répliquent
Et réfutent les dires du Procureur de la République.

Après trente mois de détention, le religieux est libéré
Dans les décombres du mensonge, sa vérité fut déterrée
Contre toute attente, le juge décide de l’acquitter
Puisqu’aucune accusation n’a pu être prouvée
Le juge décréta que l’imam doit calmement retrouver
Sa famille et proches qu’il avait brusquement quittés.

Justice à Ndoumbélane ! La liberté n’y tient qu’à un fin fil
A côté d’une vérité dite, il y en a de cachés, plus que mille.

(Par Ababacar GAYE)

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