Edito : Cité dans les deals avec l’ex Président Gambien …Amadou Samba toujours en liberté

L’homme d’affaires Gambien, Amadou Samba qui a été dans tous les coups de Jammeh avant d’être dans les bonnes grâces de Barrow, a nié qu’il figurait dans les ‘’Panama Papers’’ à travers une sortie que la presse de son pays lui a taillé sur commande.
Amadou Samba raconterait des légendes. En effet, selon les fichiers de Libération, celui-ci est le bénéficiaire économique d’Amasa Holdings Ltd, immatriculée aux îles vierges depuis le 25 mars 2006. Cette entité offshore, mise en place par l’entremise du cabinet Lsg Solutions basé à Londres, est contrôlée par Samba depuis le 78 Atlantic Road à Fayara, en Gambie.

Yahya Jammeh n’est pas seulement un dictateur qui martyrisait son peuple ou un mystificateur qui prétendait pouvoir soigner le Sida. En 22 ans de règne, le despote contraint à l’exil, a aussi fait main basse sur toutes les ressources du pays. Il n’y a pas un seul «business » en Gambie où on ne retrouve pas les traces du «Babili Mansa » (roi qui défie les rivières), titre loufoque qu’il s’était attribué. « Il était partout. Et souvent, ça finissait mal pour ses « amis » », témoigne un homme d’affaires qui cite l’exemple de Hussein Tajudeen, un ressortissant libanais surnommé le « roi des cuisses de poulet » et qui a été expulsé du pays par Jammeh suite à un « différend ».

Que dire de l’homme d’affaires gambien Amadou Samba qui fut pendant plusieurs années dans les bonnes grâces du dictateur? Au cœur de la crise qui secoue la Gambie, Amadou Samba avait fait une sortie depuis Dakar pour de- mander à son (ancien) mentor de transmettre le Pouvoir à Adama Barrow. On était loin de l’époque où Jammeh «sécurisait » tous les investissements d’Amadou Samba.

Même si Samba jure qu’il n’a jamais été le partenaire en affaires de Jammeh mais son «conseiller », il n’en demeure pas moins que le despote a refusé de délivrer une licence d’ouverture d’une usine de ciment à Ali Dangoté pour garantir le monopole exercé par Gacem company Ltd qui est contrôlé, sur le papier, par Amadou Samba. Des sources renseignent que Samba a pris ses distances avec Jammeh lorsque ce dernier a commencé directement à le… concurrencer.

En effet, en dehors du ciment, Amadou Samba régnait aussi sur les bureaux de change en Gambie. Une affaire confiée à un de ses fils. Un beau jour, Jammeh a retiré l’agrément à Amadou Samba. Depuis, il se dit à Banjul que c’est Jammeh lui-même qui «gère » ce business comme il le fait avec le bois ou le…ciment.

«Je ne sais pas comment c’est arrivé mais il doit beaucoup d’argent à Samba. On parle de 7 millions de dollars », confie une source sans plus de précisions. Jammeh, les « seigneurs de guerre » et sa résidence sise à Potomac C’est pour cette raison que Samba a vite fait de monter des affaires en dehors de la Gambie. Quitte à se retrouver au cœur des Panama papers. Comme nous l’écrivions, Samba a monté une société offshore du nom de Amasa holdings logée dans les Iles vierges. Cette société achète et revend des biens immobiliers entre Londres et Dakar.

« Il avait créé cette société dans un paradis fiscal à cause des contraintes fiscales. La société, bien que logée dans les Iles vierges, était active à Londres. Maintenant, elle est plus du côté de Dubaï », renseigne une source. Si Samba est malgré tout un homme d’affaires respecté, Jammeh a noué des liens affairistes avec de dangereux individus traînant un casier aussi long que son chapelet. C’est le cas de Victor Bout, un trafiquant d’armes russes écroué aux Etats-Unis. C’est lui qui, dès 1999, a vendu à Yahya Jammeh son premier avion présidentiel, un Iliouchine, qui sera, quelques années plus tard, black-listé par plusieurs pays européens.

En 2006, Jammeh s’achète un Boeing par l’intermédiaire de son « ami », le diamantaire gambien Basiru Jawara. Officiellement, Jawara a «offert » l’avion à Jammeh qui avait, à l’époque, fait un communiqué officiel pour se féliciter de «cette belle surprise ». Officieusement, le Trésor public gambien a été saigné dans cette opération frappée d’une nébuleuse totale. De plus, l’ancien et le nouvel avion de commandement seront mêlés à des affaires sordides.

L’Iliouchine aurait joué un rôle actif pour Charles Taylor notamment dans le transport des «diamants du sang» alors que le Boeing est lié à une enquête pilotée par la police espagnole avec l’appui d’Interpol. Le 23 juillet dernier, la police espagnole procédait, à Ibiza, à l’arrestation de Pierre Dadak, un « homme d’affaires » qui a acquis aussi la nationalité polonaise. Ce seigneur de guerre est accusé d’avoir vendu plus de 200000 fusils AK-47 et des chars au Soudan du Sud.

Détenteur d’un passeport diplomatique délivré par Bissau, Dadak était aussi en affaires avec le dictateur gambien. Le dossier de la police espagnole établit ainsi que c’est avec l’avion de commandement gambien que Dadak transportait les armes en question. L’enquête suit encore son cours et pourrait rattraper le despote. Ces liens affairistes ont permis à Jammeh de se bâtir une fortune colossale difficile à estimer. N’a-t-il pas- entre autres biens- acheté une luxueuse résidence à Potomac pour 3,5 millions de dollars en passant par une société écran du nom de « Myjfamily trust ».

Nous y reviendrons

Sanslimitesn.com

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