DRAME FAMILIAL À NIARRY TALLY : À cause d’un porte-clés de 200 fcfa, l’oncle tue son neveu avec un couteau

Attrait à la barre de la Chambre criminelle de Dakar pour meurtre, El Hadji Abdou Aziz Diagne encourt 10 ans de travaux forcés. Il avait tué son neveu à la suite d’une banale dispute autour d’un porte-clés.

Drame familial à Niarry Tally.. Pour une banale histoire, El Hadji Abdou Aziz Diagne, artiste célibataire et père de 3 enfants nés hors mariage, a commis l’irréparable. L’accusé, qui a comparu devant le prétoire pour meurtre, a tué avec un couteau de 40 cm son neveu pour une affaire de porte-clés qui coûte 200 francs Cfa.
Nous sommes le 1er avril 2011. Il est 19 heures. Les fidèles musulmans préparent la prière du crépuscule. La maison des Diagne est envahie par les voisins. Une bagarre d’une rare violente s’y déroulait entre un oncle et son neveu. Ces derniers, tels des lions affamés, se livraient une bataille épique où tous les coups étaient permis. Cette altercation a eu une fin malheureuse.
L’oncle, avec un sadisme qui ne dit pas son nom, a mortellement poignardé son neveu.
Les éléments des sapeurs-pompiers qui sont venus secourir la victime n’ont rien pu faire. Sur place, ils ont constaté un corps sans vie gisant dans une marre de sang. Sur ces entrefaites, ils ont avisé les limiers du commissariat du point E.
Lesquels ont, très rapidement, rappliqué sur les lieux du drame. Les limiers ont découvert l’arme du crime. Le couteau tacheté de sang traînait dans la cour de la maison. Ils ont également arrêté le présumé auteur qui, après la commission de son forfait, était ivre mort.
Devant les éléments enquêteurs, il a admis avoir poignardé son neveu au cours d’une altercation. Seulement, jure-t-il n’avoir jamais eu l’intention de le tuer. Car, on le lui a confié dès le bas âge pour son éducation.
Au prétoire de la Chambre criminelle de Dakar, l’accusé a admis que les bisbilles avec son neveu ont commencé la vieille, c’est-à-dire le 31 mars 2011. Rentré de son travail vers les coups de 18 heures, il a trouvé que ce dernier et ses trois amis occupaient la chambre. En pleine discussion, parlant de tout et de rien. Sans se mêler des échanges, il s’est assis sur son lit. Sur ce, son neveu lui a montré un porte-clés qu’il disait avoir acheté à 200 francs Cfa.
« Je lui ai dit que c’était joli avant de lui demander de me l’offrir. Il a refusé arguant qu’il en avait be- soin. Le lendemain, c’est-à-dire le 1er avril 2011, en rentrant du boulot, j’ai rencontré quelqu’un qui vendait des porte-clés identiques. Je m’en suis procuré un. Mon neveu, en le voyant, a cru que c’était le sien. Je lui ai expliqué que je l’avais acheté mais, il n’a pas voulu me croire. Piqué par je ne sais quelle mouche, il a déversé toute sa bile sur moi en me traitant de voleur », raconte l’accusé.
Avant de poursuivre : « il était noir de colère et vociférait, débitant des insanités. Il a avoué qu’il me détestait depuis qu’il a appris que c’est moi qui avait emprisonné sa mère en Gambie. Je ne répondais pas à ses provocations. J’avais jusque-là gardé mon calme. Mais, il est allé loin en me donnant un coup de pilon. J’ai riposté. Je me suis emparé du couteau qui était sur la table avant de le poignarder. Je ne saurai dire dans quelle partie de son corps je l’ai poignardé. Je me suis jeté sur lui sans contrôler ma colère. Je ne me suis pas vengé d’autant qu’il est mon neveu. Sa mère est ma grande sœur. Je regrette la tournure des choses aujourd’hui. »
Petite sœur de l’accusé, Fanta Diallo, qui a comparu à titre de témoin, est revenue sur les relations conflictuelles qui ont toujours entaché la convivialité entre ces deux personnes. A l’en croire, ces derniers passaient le plus clair du temps à se chamailler. Elle en
avait même fait part à la Police. Sur les faits de l’espèce, Fanta a expliqué que ce jour-là, une violente dispute avait éclaté entre l’oncle et le neveu. Elle a tenté vainement de les calmer. Une rude bataille où tous les coups étaient permis s’en est suivie. Avec l’aide des voisins, ils ont été séparés.
« Je ne sais pas à quel moment il l’a poignardé. J’ai vu Mohamed Cissé sortir de la maison en toute vitesse avant de s’écrouler », a déclaré le témoin.
Qui, poursuivant son argumentaire, ajoute : « Mohamed Cissé nourrissait une haine viscérale à l’encontre de son oncle depuis qu’il a appris que c’est ce dernier qui avait fait emprisonner sa mère en Gambie. Il ne pouvait pas lui pardonner cela. Leurs relations se sont complètement détériorées. »
Le maitre des poursuites, dans son réquisitoire, a qualifié cette affaire comme un « véritable drame familial ». Cependant, estimant que c’est au cours d’une bagarre que la victime est passée de vie à trépas, il a demandé la disqualification des faits en coups mortels. Il a requis 10 ans ferme et une amende de 200 mille francs Cfa.
L’avocat de la défense a plaidé la clémence, arguant que son client, qui n’a jamais eu maille à partir avec la justice, n’avait pas l’intention de tuer. L’affaire est mise en délibéré au 6 juin prochain.

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