Discours à la Nation : la classe politique plus que jamais divisée

Les traditionnels messages à la Nation du chef de l’Etat à l’occasion de la fête du 4 avril, ou du nouvel an, sont un moment solennel pour un Président de s’adresser à son peuple, de communier autour de ce qui est important. Mais, depuis quelques années, cet exercice est devenu un prétexte pour aussi bien le pouvoir que l’opposition d’investir les plateaux télé, les ondes radiophoniques, la presse écrite et même en ligne pour « se tirer dessus ».

Le dernier discours du Président Macky Sall n’a pas dérogé à la règle. Après avoir magnifié le travail effectué par l’Armée, il a abordé les réalisations faites avant de donner des perspectives. Force est de constater qu’à chaque fois, c’est la même histoire. Les partisans du pouvoir essaient tant bien que mal de défendre le bilan du président de la République pendant que les opposants fouillent dans les tiroirs pour mettre sur la table les dossiers les plus noirs de son magistère et qu’il aurait oublié d’aborder. Rien de nouveau donc sous le soleil : de la politique et encore de la politique.

Sauf qu’on passe à côté de l’essentiel. Il s’agit de la fête de l’indépendance même si certains doutent encore, à tort ou à raison, de notre souveraineté nationale. Mais, le débat aurait été plus enrichissant si l’on parlait des capacités de nos forces armées à faire face aux menaces qui pèsent sur la sécurité des biens et des personnes, si elles sont bien équipées et bien formées, si elles vivent dans de bonnes conditions, si l’on abordait le thème choisi pour voir comment nos forces de défense pourraient participer efficacement à la protection de l’environnement et de nos ressources naturelles. Car, après tout, si les hommes politiques ont le temps de parlementer, c’est bien parce qu’ils sont sûrs qu’il y a des hommes et des femmes qui ont accepté de s’engager à garantir la sécurité nationale et à veiller sur l’intégrité territoriale. Ces hommes-là et ces femmes méritent plus qu’une brève allusion dans les médias.

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