Deux Sénégalais condamnés pour trafic de faux billets à Arras

Deux Sénégalais condamnés pour trafic de faux billets à Arras

Deux Sénégalais, habitant tous les deux Paris, mais prétendant ne pas se connaître, comparaissaient mardi devant le tribunal correctionnel d’Arras pour un trafic de faux billets opéré durant le Main Square 2015.

Ils assurent qu’ils ne se connaissaient pas avant de débarquer à Arras début juillet, juste « pour venir regarder des artistes », comme dit Salif Wele, le plus jeune, 38 ans, qui travaille dans le bâtiment en intérim.

Son permis de séjour est en cours de renouvellement. Frédéric D., « venu voir Muse spécialement », a 40 ans, il est vendeur chez Emmaüs. Tous deux habitent Paris et sont d’origine sénégalaise, nés à Dakar. Alors oui, ils se sont croisés et se sont parlé, mais c’est tout.

« Pourquoi payer autant de coups à boire ? »
C’est à la buvette, le dernier jour du festival, que leur bonté les aura perdus. Car pour écouler les faux billets – du moins les plus grosses coupures, de 50 € –, tous les moyens sont bons. Les proposer au premier venu, dans le camping… ou se faire de la « vraie » monnaie.

Et pour y parvenir, l’un des deux s’est par exemple montré très « généreux et insistant » à cette buvette. La présidente du tribunal s’interroge : « Pourquoi, quand on n’a pas d’argent, payer autant de coups à boire si ce n’est pas pour faire de la monnaie ? » L’un des intéressés n’est pas très loquace et prétend qu’il n’a « rien à voir avec tout ça », que « tout ça ne fait pas partie de sa vie ».

C’est pourtant à lui qu’on reproche, en plus du transport et de la détention de fausse monnaie, la mise en circulation de cette dernière. Pour l’organisateur du festival, Live Nation, le préjudice s’élève à 740 €.

L’un des deux prévenus déjà condamné en 2015 pour transport de fausse monnaie
L’autre prévenu joue les victimes. « Des trafics, il y en a plein ! Le premier jour, on m’en a proposé, j’ai refusé ; le deuxième jour aussi. Le troisième jour, j’ai accepté. » Mais il le jure : « Les billets, je les ai pas échangés ! » Une erreur isolée, en somme ? Eh non.

En mai 2015, Salif Wele a déjà été condamné à Paris à deux mois de prison ferme pour… transport de fausse monnaie. Le vice-procureur brandit son code pénal : « Vous risquez l’interdiction de territoire ! » L’autre, naturalisé depuis un bail, risque « jusqu’à dix ans pour mise en circulation de faux billets, car c’est une atteinte à l’État français ».

Mais n’ayant encore jamais été condamné, Frédéric D. a écopé de six mois de prison avec sursis. Pour Salif Wele, la récidive n’a pas joué en sa faveur : il purgera six mois de prison ferme.

 

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