Dénoncée par sa dernière victime, épouse d’un émigré, le prédateur sexuel a été piégé et arrêté

L’histoire d’un maçon qui a piégé via le net et violé une vingtaine de dames mariées

Encore une dérive dans les réseaux sociaux. Cette fois, c’est un maçon qui a réussi, à travers les réseaux sociaux, à prendre dans ses filets une vingtaine de dames qu’il a toutes violées. Dénoncée par sa dernière victime, épouse d’un émigré, le prédateur sexuel a été piégé et arrêté par la police de Yeumbeul. Il sera déféré aujourd’hui mercredi 19 août 2018.

Maçon de profession, Ch. Fall ne sait pas que manier la truelle. Il excelle dans un autre domaine : l’arnaque via les réseaux sociaux à des fins sexuelles. Ses victimes, une vingtaine au total, sont pour la plupart, des femmes mariées. Certaines, il faut l’avouer, n’ont pu résister à l’envie de s’envoyer en l’air avec Ch. Fall, alors que d’autres ont cédé sous le coup de menaces. Cela dure depuis plusieurs mois.

Tous les soirs, après une journée passée dans les chantiers, Ch. Fall se connecte à Facebook, à la recherche d’amis, généralement des femmes, récupère leurs numéros de téléphone et cherche à savoir si ce même numéro est sur WhatsApp. Le cas échéant, Ch. Fall envoie ainsi via WhatsApp, la photo d’un homme nu, le membre bien mis en évidence, les muscles saillants. La photo d’un étalon quoi ! Suivront également des vidéos à caractère pornographique pour faire saliver la propriétaire du numéro WhatsApp et lui donner envie de s’envoyer en l’air.

Par ce procédé, Ch. Fall réussira à ferrer des dames qui passeront dans son lit. Si d’autres dames s’outrent de son comportement et l’envoient promener, le maçon, homme tenace, déroule un autre argument et surfe sur un autre registre : celui de la menace. Si une dame mariée et ciblée par Ch. Fall refuse de se donner à lui, il extrait une photo du compte Facebook de sa victime et la menace d’user du procédé de photomontage pour balancer sa photo nue dans les réseaux sociaux. Ce qui fait souvent mouche. La victime panique à l’idée de voir sa photo nue circuler sur la toile et finit par céder au chantage de Ch. Fall. Pour le maçon, il ne reste plus alors qu’à trouver un lieu de rencontre, une auberge ou sa chambre où il oblige la victime à une partie de jambes en l’air.

Accro au sexe, le maçon a obligé, par ce procédé, plusieurs femmes à se donner à lui. Généralement mariées, elles proviennent de toutes les localités du pays, selon les constats des enquêteurs qui, après avoir saisi le téléphone du prédateur sexuel, ont jeté un coup d’œil sur son registre et sur le journal de ses appels. «Ses victimes proviennent de toutes les localités, avec une préférence pour Dakar et sa banlieue, sans compter Thiès, Kébémer, Tamba, Louga…» Des femmes paniquées et qui sont devenues des objets sexuels pour le maçon-prédateur.

Comment Ch. Fall a été démasqué et arrêté par la police de Yeumbeul

Il y a quelques jours, en parcourant Facebook à la recherche d’une proie, Ch. Fall tombe sur le profil d’une dame habitant une localité située entre Yeumbeul et Keur-Massar et mariée à un émigré. Lorsque la dame reçoit par WhatsApp la photo d’un homme nu envoyée par Ch. Fall, elle ne réagit pas. Mais, elle va vite paniquer, lorsque le maçon-prédateur lui envoie sa photo puisée de son compte Facebook «J’arrive toujours à mes fins, je n’échoue jamais, quand je convoite quelque chose», ce message envoyé à l’épouse de l’émigré par le maçon-prédateur va précipiter les choses. Notamment, lorsque Ch. Fall fait comprendre à l’épouse de l’émigré qu’il est capable de modifier sa photo et de la balancer nue dans les réseaux sociaux.

Pour sauver son ménage qui ne manquera pas d’être secoué, si son époux découvre sa photo nue, la dame propose alors de l’argent au maçon qui décline, préférant plutôt une partie de jambes en l’air. Les menaces devenant de plus en plus persistantes, l’épouse de l’émigré finit par abdiquer.

Mardi 11 septembre 2018, la dame cède aux menaces du maçon et suit ses indications pour le retrouver dans sa chambre et entretenir des rapports intimes. A la sortie de la chambre du maçon, prise de remords, elle décide de ne plus céder aux avances et autres menaces du maçon, «quoi que cela puisse me coûter», murmure-t-elle. Quatre jours après cette partie de jambes en l’air, le maçon se manifeste à nouveau. C’était le samedi 15 septembre. «Il m’a à nouveau appelée et demandée de le rejoindre dans sa chambre, sans quoi il allait mettre sa menace à exécution», souffle la dame aux enquêteurs. Cette fois, l’épouse de l’émigré ne panique pas. Elle s’en ouvre à un élément des forces de l’ordre qui l’oriente vers la police de Yeumbeul. Lorsqu’elle narre sa mésaventure au commissaire Ibrahima Diouf de la police de Yeumbeul, ce dernier comprend qu’il faut peaufiner une stratégie, pour gagner du temps, mettre en confiance le prédateur, afin de le coincer. La dame est alors invitée à continuer à jouer le jeu et à garder le contact avec le maçon. Elle réussit à faire différer le rendez-vous réclamé par le maçon et le convainc à le repousser jusqu’au lundi 17 septembre. Ce que le maçon a accepté, non sans avoir haussé le ton.

Le prédateur sexuel, coincé avec du yamba, se pisse dessus

Lundi 17 septembre 2018, jour du rendez-vous, dans sa chambre à Thiaroye, le maçon se dope au chanvre indien et salive à l’idée de retrouver sa proie. Il était loin de se douter que le commissaire Ibrahima Diouf, entouré de ses enquêteurs, avait demandé à la dame d’affréter un taxi clando pour aller au rendez-vous, pendant que lui et ses hommes s’engouffraient dans un véhicule banalisé pour la suivre. Au téléphone, le maçon-prédateur s’impatiente, engueule la dame et se met au coin de la rue, guettant son arrivée. Conformément aux instructions du commissaire, à sa descente du véhicule, au moment de s’engouffrer dans la chambre du maçon, la dame laisse ses sandales à la porte de la chambre. Cet indice va guider les limiers qui, à leur arrivée dans la maison, sont accueillis par une forte odeur de chanvre qui titille leurs narines.

Ils font ainsi irruption dans la chambre et surprennent Ch. Fall qui, désorienté, perd de son assurance et lâche ses urines. Il est alors embarqué et conduit au commissariat de police de Yeumbeul où il ne fait aucune difficulté pour reconnaître ses agissements.

L’analyse de son journal des appels et de son répertoire a permis aux enquêteurs de recueillir le témoignage de plusieurs dames, toutes abusées par lui. Certaines, pour sauver leur ménage, ont décliné l’invite à venir témoigner sur procès-verbal. Le maçon est poursuivi pour viols et diffusion d’images à caractère pornographique via les réseaux sociaux

AMARY GUEYE ET EL.H.ALASSANE HANNE

IGFM

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