Corée du Nord : Qui a tué Kim Jong-nam ? Le point sur l’enquête

L’enquête sur le meurtre de Kim Jong-nam, demi-frère du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, à Kuala Lumpur le 13 février, a donné lieu à l’interpellation d’une troisième personne. Sans que l’on en ait la preuve, la plupart des commentaires pointent sur une responsabilité de la Corée du Nord.

“Des informations diffusées dans les medias laissent entendre que ces deux femmes étaient vietnamiennes, mais rien ne suggère d’autre possibilité qu’un acte perpétré par la Corée du Nord”, écrit le site en anglais du quotidien sud-coréen Kyunghyang Shinmun dans un éditorial du 16 février. Ainsi, le journal fait référence aux deux suspects du présumé assassinat, le 13 février à l’aéroport de Kuala Lumpur, du demi-frère du leader nord-coréen à l’aide d’aiguilles empoisonnées.

“L’opinion générale de la communauté internationale, y compris la Chine, est que le régime nord-coréen s’est débarrassé de Kim Jong-nam car c’était un personnage difficile qui critiquait la succession au pouvoir de Kim Jong-un”, ajoute le journal en rappelant le nombre élevé de hauts dignitaires victimes des purges de ce dernier depuis 2012.

Sans attendre les conclusions de l’enquête de police, les internautes chinois rendent responsable la Corée du Nord, souligne le quotidien singapourien Lianhe Zaobao. Le ministère chinois des Affaires étrangères, lui, s’est borné à indiquer qu’il “suit l’affaire de près”, et la presse officielle chinoise exhorte les internautes à ne pas prendre de conclusion hâtive.

La Chine embarrassée évite de “diaboliser” Pyongyang

Ainsi, le 17 février, le quotidien officiel chinois Huanqiu Shibao affirme que ces allégations ont pour but de “diaboliser” le régime nord-coréen. Le journal cite Lü Chao du Centre de recherches en sciences sociales du Liaoning, selon lequel ces commentaires incriminant Pyongyang “vont au delà de l’information et sont de nature politique”. Selon lui, elle servent “à justifier la mise en place en Corée du Sud du système anti-missiles américain THAAD.” Lü Chao ajoute que Kim Jong-nam n’avait guère d’influence politique en Corée du Nord.

À la demande des autorités de Pyongyang, le corps de Kim Jong-nam leur sera rendu dès la fin des procédures médicales et policières, selon le site en anglais du quotidien sud-coréen Chosun Ilbo. Le journal ajoute que le consulat nord-coréen à Kuala Lumpur avait dans un premier temps tenté d’empêcher l’autopsie. D’autres informations font état d’une demande de sa femme, transmise par l’ambassade de Chine aux autorités malaisiennes, en vue de rapatrier le corps à Macao, où elle réside avec leurs deux enfants.

A Macao depuis plus de 10 ans

Lorsqu’il a été assassiné, Kim était sur le point de prendre l’avion pour Macao, où il résidait depuis le début des années 2000. La famille de Kim y a été placée sous protection, indique le South China Morning Post. Le quotidien hongkongais avait rapporté la veille que Kim avait déclaré se sentir comme si le temps lui était “compté”. Il avait déjà échappé à une tentative d’assassinat en 2012.

À Kuala Lumpur, deux femmes suspectées de meurtre ont été arrêtées par les autorités malaisiennes. L’une, Doan Thi Huaong, 29 ans, est porteuse d’un passeport vietnamien, l’autre, Siti Aisyah, 25 ans, d’un passeport indonésien. Selon le quotidien malaisien The Star,elles ont passé respectivement un et trois mois en Chine juste avant l’assassinat.

“Deux femmes manipulées par des espions”

Le quotidien malaisien en chinois Chungkuo Pao a diffusé l’annonce, par la police, de l’arrestation d’une troisième personne, un homme de nationalité malaisienne, Muhammad Farid Bin Jalaluddin, âgé de 26 ans, compagnon de Siti Aisyah. Son rôle n’a pas été établi. La police ne croit pas “que les deux femmes soient des agents spéciaux, mais plutôt qu’elles soient tombées dans les mains d’un groupe d’espions qui les a utilisées”, rapporte le journal. Un homme de nationalité étrangère leur aurait fait croire qu’elles étaient employées au tournage d’une vidéo malveillante. Les deux femmes, arrêtées séparément, ont donné des témoignages concordants, précise le journal.

Avec courrierinternational.com

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