Le Sénégal, à l’instar d’autres pays musulmans dans le monde, s’est rangé du côté de l’Arabie Saoudite en rappelant son ambassadeur à Doha. Pour certains, c’est une réaction précipitée même si du côté des autorités, l’on a indique que c’est pour avoir beaucoup plus de détails sur ce différend. L’on pourrait se demander, dans ce cas, pourquoi l’on n’a pas fait la même chose avec l’ambassadeur du Sénégal à Ryad ? Quoi qu’il en soit, la position du Sénégal même, si elle peut se compréhensible, aurait pu être d’une autre nature.
L’ancien ministre des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, interrogé sur la question, a indiqué ne pas vouloir commenter les décisions sénégalaises du point de vue diplomatique, ce serait mal venue quant à l’image de notre pays. Toutefois, il a trouvé raisonnable la position de la Guinée, à travers son Président Alpha Condé, qui a proposé ses services pour une médiation. D’ailleurs, avance-t-il, ç’aurait été Me Abdoulaye Wade qui était toujours aux commandes, il aurait appelé son ministre des Affaires étrangères afin de lui demander la marche à suivre et au besoin de proposer sa médiation. Parce que Gorgui ne voyait pas le Sénégal comme un petit pays de par sa superficie mais une grande Nation qui peut peser de son poids dans la marche du monde.
Cependant, Benjamin Augué, chercheur associé aux Programmes Afrique et Energie de l’Institut français des relations internationales, a indiqué dans un article paru dans Le Monde, que Dakar, tout comme les autres pays africains qui ont pris fait et cause pour Ryad, n’a pas trop eu le choix. L’Arabie Saoudite aurait menacé certains d’entre eux de leur retirer des financements tandis que d’autres n’ont pas voulu avoir de complications dans l’obtention des visas pour le pèlerinage à la Mecque. Quoi qu’il en soit, cette affaire est loin de connaître son épilogue, surtout quand on sait que l’ancien ministre d’Etat Karim Wade se trouve actuellement au Qatar où il s’est exilé après sa libération.