AUTOSUFFISANCE EN RIZ: Macky promet encore des promesses

Le gouvernement du président Macky Sall avait promis l’autosuffisance en riz en 2017. Mais force est de constater que c’est chose impossible. Le Conseil inter interministérielle consacrée à la commercialisation du riz local s’est fixé désormais un objectif de 1. 080 000 tonnes de riz (blanc) pour couvrir entièrement 2017.

C’est lors de la réunion interministérielle consacrée à la commercialisation du riz local, présidée par le Premier ministre du Sénégal, que nouveaux objectifs sont sortis dans le cadre de l’autosuffisance en riz promis en 2017. Le Premier ministre, Mahamad Boun Abdallah Dionne, a rappelé l’importance primordiale que le Chef de l’Etat accorde au Programme national d’Autosuffisance en Riz (PNAR) aux acteurs du secteur, notamment les rizicultures, producteurs, partenaires financiers, commerçants et associations consuméristes.

En effet, ce programme qui entre dans le cadre de l’axe 1 du Plan Sénégal Emergent (PSE), s’est fixé un objectif de 1 080 000 tonnes de riz blanc pour couvrir entièrement, à l’horizon 2017, les besoins nationaux, et réduire en même temps le déficit de la balance commerciale. A ce titre, le Premier ministre a salué les bonnes performances enregistrées par le PNAR qui, entre 2014 et 2016, a fait passer la production nationale de riz de 559 021 tonnes à 950 779 tonnes, soit une augmentation de l’ordre de 41% en deux ans. Par ailleurs, les importations ont chuté, entre 2015 et 2016, de 989 549 tonnes à 891.068 tonnes, soit une baisse 98 481 tonnes en valeur absolue, et 11% en valeur relative. Pour accélérer la cadence malgré les promesses non tenues, le PM a pris les décisions suivantes pour lever toutes les contraintes qui pèsent sur la commercialisation du riz local, à savoir  la mise en place d’un système de monitoring dédié au PNAR pour avoir les données statistiques par département, et un mécanisme d’évaluation de l’offre et de la demande de riz local ; Faciliter le déstockage du riz blanc entier détenu par les rizières, au cours d’une réunion avec les banquiers, pour la prise en charge immédiate des 18 000 tonnes de riz paddy et des 6 000 tonnes de riz blanc, et le démarrage de la campagne de contre-saison ; Faciliter le financement de la commercialisation du riz sénégalais, en incitant le secteur privé national à investir dans la transformation et le stockage ; Solder, avant le 31 mars 2017, la dette due à la CNCAS, pour lui permettre de financer les prochaines campagnes rizicoles ; Mettre en place un programme de renforcement de la compétitivité du riz sénégalais, en déroulant une vaste campagne de communication portant sur la promotion du riz sénégalais.

L’ancien ministre de l’Agriculture, Robert Sagna, avait soutenu qu’il n’était pas convaincu qu’on puisse atteindre l’autosuffisance en riz en 2017. A son avis, notre pays n’a pas d’abord les capacités de trituration pour traiter toute cette production. « Non, on ne pourra pas. On ne pourra pas avoir les moyens de transformer 1,6 million de tonnes, même si on le produit. Mais c’était tout à fait ambitieux de pousser les Sénégalais à la production. Cela porte ses fruits. S’il pleut encore l’année prochaine comme cette année, on peut atteindre l’autosuffisance », indique-t-il. En plus, il y a « des facteurs qu’on ne maîtrise pas, notamment l’eau, la pluie », ajoute M. Sagna.

Ibrahima Khalil DIEME

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