Amnesty International Sénégal exige des poursuites contre Yahya Jammeh et son régime

Le président de la section sénégalaise d’Amnesty International, Seydi Gassama, a souhaité que des enquêtes soient menées par les nouvelles autorités gambiennes sur « les graves violations des droits humains » commises, selon lui, par le régime de l’ex-président de la Gambie, Yahya Jammeh.

« Les 22 ans de règne de Yahya Jammeh ont été marqués par de nombreuses et graves violations des droits humains. Les nouvelles autorités gambiennes doivent ouvrir une enquête sur ces violations et traduire en justice les auteurs, les complices et les commanditaires« , a déclaré M. Gassama en marge d’une conférence de presse sur le rapport 2016-2017 d’Amnesty International sur les droits de l’homme au Sénégal, indique l’agence de presse sénégalaise.

Il a évoqué des violations de liberté d’expression en Gambie, en citant, parmi les victimes, les journalistes Momodu Sabally et Bakary Fatty, de la télévision publique d’Etat gambienne.

« Ibrahima Solo Sandeng, principal organisateur de la manifestation du 14 avril [2016] pour la réforme électorale, est mort en détention, et une vingtaine de manifestants, dont le leader du Parti démocratique unifié, Ousainou Darbo, ont été jugés et condamnés à trois ans d’emprisonnement« , a rappelé Seydi Gassama.

« Sheriff Dibba, le secrétaire général du Syndicat national des transporteurs gambiens, et Ibrahima Solo Krummah, un haut responsable de l’UDP (le parti d’Ousainou Dabo, Ndlr), sont morts en détention au cours de l’année 2016« , a dénoncé M. Gassamma, déplorant que les circonstances de leur mort ne soient pas encore élucidées.

Le président de la section sénégalaise d’Amnesty International ajoute que « trois imams arrêtés en 2015 sont l’objet d’une disparition forcée, et il en est de même pour Ousman Jammeh, ancien vice-ministre de l’Agriculture, de Sargo Jallow, ancien vice-ministre des Affaires étrangères, et l’entrepreneur Omar Malleh Jabang« .

Seydi Gassama appelle les nouvelles autorités gambiennes à « tenir sans tarder leurs promesses de renforcer l’Etat de droit et de protéger les droits humains, en procédant à la réforme de la justice et des forces de défense et de sécurité, qui ont été les principaux instruments de la dictature de Yahya Jammeh« .

M. Jammeh vit en exil en Guinée-Equatoriale depuis janvier dernier. Il a tenté de se maintenir au pouvoir après sa défaite à l’élection présidentielle du 1er décembre 2016.

Yahya Jammeh, qui a dirigé la Gambie d’une main de fer pendant 22 ans, a fini par céder au terme d’une longue négociation menée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

La Cédéao a failli renverser son régime par une force régionale, dont une partie est encore maintenue en Gambie, malgré le départ de M. Jammeh.

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