Affaire de la caisse d’avance: Le prononcé de l’indignité successorale de Khalifa

Il arrive des moments, parfois inhabituels, dans la vie où prendre la parole ou élever la voix est un sacerdoce pour tout homme épris de justice, car,  tout silence serait synonyme de complice. Cela est plus pressant pour un intellectuel de surcroît démocrate et républicain ; s’il ne veut attraire devant la barre du tribunal de sa propre conscience. C’est ce devoir, en tant que socialiste, qui me pousse encore à réagir comme de coutume : des manifestations de la CPC, de  Benno Siggil Sénégal, du M23, du référendum de 2016.

Juste pour dire que j’ai eu à participer  à tous les combats pour la démocratie et la justice, deux valeurs cardinales de notre idéologie, la social-démocratie. Fidel à  ma ligne de conviction, je prends à nouveau sur moi pour écrire ces quelques mots, non pas pour entrer dans les détails de l’affaire de la caisse d’avance de la ville, mais plutôt sur le comportement froid voire glacial du parti socialiste auquel j’appartiens et partage avec le principal concerné, Khalifa Ababacar Sall qui y militait depuis son plus jeune âge à 13 ans.

Je plaide déjà non coupable, car, certains de mes camarades de parti me traiteront de partisan, de Pro Khalifa, de Pro Aissata, et, au premier rang des quels des jeunes de ma génération avec qui on a fait le MEES/UCAD  ensemble de 2003 à 2007. Et pourtant, il n’en est pas ainsi et ils auront tort. Ils me jugeront sous le prisme de la discipline de parti et de la mesquinerie. La sentence est connue d’avance : l’exclusion. Or, ils vivent avec souffrance absolue,  autant que moi, par peur de perdre les avantages ou espoirs de promotion, des craquements de notre héritage qui déboucheront inéluctablement à  son implosion. Je devrais dire, pour ne pas être taxé d’égocentrisme, de la conscience collective de tout le peuple sénégalais.

D’habitude, les rencontres des instances du parti sont des moments de partage sur la vie politique nationale et même internationale. Or, ce qu’on a assisté lors de la dernière réunion du secrétariat exécutif national, le mercredi 22 février dernier,  est d’une indignitéinqualifiable, si ce n’est le prononcé d’une indignité successorale du maire de la ville de Dakar. Pas un seul mot n’a été brossé dans l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar qui a défrayé la chronique ces derniers jours et a barré la Une de tous les quotidiens sénégalais.

Qui plus est, elle implique un camarade de parti. Pourquoi cette réunion s’est-elle dérogée à la règle ? Chose inhabituelle, inélégante et étrange dans la vie du parti socialiste ! Mais hélas, le constat est là et des milliers de citoyens sénégalais, et, en particulier des socialistes se la posent ! La réponse reste mitigée et incertaine dans nos cervelles : parce qu’il s’agit de Khalifa Sall, un camarade de parti entré en rébellion avec la direction du parti ; ou c’est parce qu’on veut sauver le compagnonnage avec Macky Sall ou bien encore  c’est parce qu’on veut conserver les avantages et sinécures dans le gouvernement.

Dignes socialistes, la camaraderie, autrement dit la bonne entente, a toujours revêtu un sens très élevé chez nous, je veux dire les militantes et militants  que nous sommes. Nonobstant la différence d’âge, on n’a préféré de se nommer camarade, en lieu et place du jargon « le frère » des libéraux ,en réunion dans les instances du parti tout comme dans la vie tout court. Ce fut toujours le cas depuis 1948, date de la création du parti socialiste par feu Léopold Sédar Senghor. En bon héritier du père fondateur du socialisme sénégalais, nous devons à chaque moment à  tout instant et en n’importe quel lieu, quel que soit les circonstances, le contexte et les vicissitudes de la vie, cultiver cette bonne entente – la solidarité entre camarades.

Si tant bien est qu’on se réclame,  de Tanor ou de Khalifa. Les deux camps se retrouvent encore sur la mission première du parti qu’est la reconquête du pouvoir. Sauf que le moment et la stratégie divergent. Les premiers veulent poursuivre leur compagnonnage avec BBY, profiter des avantages et moyens du gouvernement jusqu’en 2024 coïncidant avec le terme du second mandat de MackySall, moment historique où pour la première fois le président sortant ne sera pas candidat. Et les seconds pensent que la reconquête doit être immédiate. Tout compte fait l’intérêt supérieur du parti doit primer surtout et son unité et sa cohésion doivent être une exigence pour tous les socialistes de quelque bord qu’ils se situent.

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