​Pétrole sénégalais : l’imbroglio Woodside-FAR Limited-ConocoPhillips devant le tribunal de Washington ?

La transaction du pétrole sénégalais dans le Sangomar Offshore et Sangomar Offshore Profond, au large du Sénégal mettant aux prises l’opérateur australien Woodside et l’américain ConocoPhillips pourraient atterrir sur la table du tribunal de Washington.

Les avocats du l’opérateur australien Woodside seraient en train de préparer la bataille juridique devant le tribunal de Washington au cas où le Sénégal approuverait la transaction, selon la RFM.

Le Sénégal aurait déjà approuvé depuis avril dernier, la transaction, même s’il n’y a pas encore la publication du document officiel, précise aussi le correspondant de la RFM à Washington. Il se pose aussi la question de savoir si c’est Thierno Alassane Sall, l’ancien ministre de l’Energie démis de ses fonctions, qui qui a apposé sa signature ou non en avril dernier.

Pour rappel, selon Jeune Afrique, l’opérateur australien Woodside avait annoncé avoir finalisé le rachat des parts de l’américain Conoco Phillips dans un projet pétrolier au Sénégal. Une transaction estimée à 440 millions de dollars. Son compatriote FAR Limited, qui se prévaut d’un droit de préemption sur ces actifs, est loin de s’avouer vaincu.

Le lundi 31 octobre, à la Bourse de Sidney, Woodside Energy avait annoncé avoir finalisé le rachat des 35 % du groupe américain Conoco Phillips dans les permis d’exploration pétrolière Rufisque Offshore, Sangomar Offshore et Sangomar Offshore Profond, au large du Sénégal.

Selon le groupe australien (4,6 milliards d’euros de revenus en 2015), le prix de cette acquisition atteint 350 millions de dollars. Vont s’y ajouter 90 millions de dollars d’ajustements complémentaires, soit 10 millions de dollars de plus que le montant évoqué en juillet dernier, lors de l’accord initial avec le géant pétrolier américain (28 milliards d’euros de revenus l’an dernier).

L’annonce de juillet avait provoqué une vive réaction de la junior pétrolière australienne FAR Limited (191 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015), qui détient 15 % des permis en question et revendique un droit de préemption sur les parts de Conoco Phillips.

Contestations

Si pour le groupe dirigé par Peter Coleman (ancien d’ExxonMobil), la transaction avec Conoco Phillips est « finalisée », Far Limited, pour sa part, laisse entendre un autre son de cloche.

Dans un communiqué signé par sa directrice générale, Cath Norman, FAR soulignait « qu’un avis de droit de préemption valable n’a pas été délivré par [ConocoPhillips] à ses partenaires ».

Le groupe australien laisse également entendre que la vente n’a pas encore reçu l’aval des autorités de Dakar – l’État sénégalais détient 10 % du projet, à travers l’opérateur pétrolier national Petrosen. « FAR n’est pas au courant de l’émission par le gouvernement [sénégalais] d’un avis d’approbation de cette transaction », glisse le groupe australien.

La junior pétrolière indique « réserver ses droits » et laisse ouverte l’option de « résoudre ce différend [avec Conoco Phillips] conformément à l’accord d’exploitation conjointe ».

Un potentiel de 2,7 milliards de barils

Ni Cairn Energy, premier actionnaire (40 %) et opérateur du projet pétrolier, ni le gouvernement sénégalais n’ont pour l’instant réagi à ces annonces. En août dernier, Dakar recommandait aux différentes parties concernées de rechercher une solution à l’amiable.

Le potentiel de ce projet pétrolier attise les convoitises. Mi-août, Cairn Energy a revu à la hausse les réserves du champ SNE, situé sur le bloc Sangomar Offshore Profond. Selon le groupe écossais, elles pourraient dépasser 2,7 milliards de barils.

avec RFM et jeuneafrique

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